La société K fondée en 1900 fabrique des confiseries à l’ancienne, elle est dirigée par Mme K et emploie 11 salariés :
- 4 salariés à la fabrique
- 3 salariés au conditionnement/emballage/pesée
- 1 magasinier pour la mise en palette
- 1 à l’expédition
- 2 personnes dans les bureaux
La société a connu des difficultés avec une baisse du chiffre d’affaires, la concurrence chinoise entre autres, et des difficultés financières. Dans la fabrique, les salariés (hommes) utilisent des machines (anciennes) et ont accès à des éléments en mouvement. Ils sont également exposés à la température (cuisson des pâtes et sucre) et au bruit. Des mesures ont montré que leur santé était exposée Les opérateurs n’ont pas pu porter les bouchons d’oreilles fournis : ils ne veulent pas s’isoler et préfèrent le bruit pour continuer de communiquer entre eux. Au conditionnement à l’expédition, les manutentions manuelles sont difficiles et les salariées (femmes) se sont plaintes à la Cramif et à l’inspection du travail.
Les relations entre la directrice Mme K, avec ses employés sont épouvantables ; chaque jour des remarques désobligeantes, des paroles et un ton très fort, parfois des insultes, « Ça fait 15 ans que c’est comme ça, et ça s’aggrave depuis ces dernières années » (…) « on travaille mieux quand elle n’est pas là ».
Certaines salariées ont porté plainte pour harcèlement moral. Les salariées sont maltraités, « il faut tout enregistrer d’un coup, elle ne veut pas écrire le travail demandé sur un bon par exemple, il faut tout retenir, c’est très difficile ».
Une des femmes est en restriction de port de charge à 10 kg, « mais elle s’en fout, elle dit que je dois le faire quand même ».
Le médecin du travail a envoyé un IPRP-psychologue du travail sur place pour parler avec les parties prenantes. Des lettres ont été adressées entre 1998 et 2009 à la directrice par l’inspection du travail et la cramif pour tenter d’améliorer les choses mais sans succès. Pour la directrice « elles sont tellement négatives ».
Une jeune ingénieure agroalimentaire a été embauchée en 2004 en tant que responsable de l’atelier, elle se trouve à faire elle-même chaque jour le conditionnement pour compenser la pénibilité du poste de ses collègues. Elle fond en larmes pendant une des réunions et démissionnera quelques temps plus tard. Il y a un DP, mais il ne semble pas pouvoir remplir son rôle.
MISSIONS réalisées : Fabien GILLE a suivi l’entreprise pendant plusieurs années en tant que préventeur et psychologue du travail ; il a fait intervenir plusieurs compétences pour améliorer les situations de travail, du point de vue physique d’abord puis psychosocial ensuite.
A la suite de la présentation du mémoire contrôleur, Mme K a pris conscience qu’elle ne pourrait pas seule solutionner l’ensemble des problèmes identifiés et gérer toutes les actions à mettre en œuvre. L’entreprise a été revendue en 2010 à un nouveau directeur, Mme K est partie en retraite. Des investissements dans des équipements de travail plus adaptés et une nouvelle organisation se sont mises en place et les salariés ont retrouvé une certaine qualité de vie au travail. Le nouveau directeur revoit de temps en temps l'ancienne directrice. Les salariés (les femmes comme les hommes) sont pleinement satisfaits des nouvelles conditions de travail.